Après les parties 1, 2 et 3 de notre série d’articles sur le congrès Fast Forward 2023, nous réunissons à présent les derniers éléments autour du thème de la « transformation numérique ». Quelles ont été les principales recommandations des intervenants pour les experts-comptables désireux de poursuivre leurs efforts de numérisation ? Découvrez-les ici.
Le congrès Fast forward ’23, a de nouveau rencontré un grand succès cette année, avec plus de 800 participants. Vous n’étiez pas présent ? Vous y étiez ? Alors, vous avez pu vous aussi profiter des nombreuses interventions. Après l’introduction et les bonnes pratiques à suivre, nous nous intéressons aujourd’hui à tous les thèmes et tendances propres au secteur.
Et si vous profitiez d’abord de l’aftermovie ?
Le cabinet d’expertise comptable de demain, pas à pas ! – Jeroen Meens & Femke Saelens
Jeroen Meens, auteur et précurseur de Cynex, a guidé les participants à travers les différentes étapes de la transformation d’un cabinet d’expertise comptable en cabinet moderne. Avec Femke Saelens, Teamlead Success Manager Silverfin, il a formé un duo très puissant. Ses expériences pratiques se sont avérées indispensables au cours de cette présentation.
L’introduction aux nouveaux logiciels
« Les logiciels ne sont pas prêts de remplacer les comptables », affirme d’emblée Jeroen. « Les comptables qui exploitent efficacement leurs logiciels supplanteront ceux qui les délaissent. Ne vous éparpillez pas pour autant. Choisissez quelques outils. Maîtrisez-les à la perfection, puis développez le reste de l’organisation et introduisez de nouveaux logiciels. »
Comment faire adhérer vos employés au processus de numérisation ?
| “the buyer is not the user” |
- Tout d’abord, faites la liaison avec votre mission et votre vision. Répondez aux questions « Pourquoi faisons-nous cela ? » et « Que voulons-nous réaliser ? »
- Concentrez-vous sur l’aspect formation, puis sur celui des finances. Une fois que vos employés auront maîtrisé le logiciel, une grande partie de la tension disparaîtra. Ce n’est qu’à ce moment-là que vous pourrez vous concentrer sur les marges bénéficiaires.
- Responsabilisez les utilisateurs clés. Lorsque l’on commence à travailler avec un logiciel, chaque vendredi paraît être un « feature Friday ». Vous serez plus efficace si vous donnez à vos collaborateurs clés le temps d’explorer les nouvelles fonctionnalités plutôt que d’essayer de tout couvrir en une seule session de formation.
- Proposez un cadre, une méthodologie pour l’utilisation des nouveaux processus ou logiciels. Si vous ne le faites pas, les utilisateurs seront amenés à agir à leur manière, ce qui ne sera pas toujours compatible avec vos intentions.
- Si vos collaborateurs prennent le temps de se familiariser avec une nouvelle technologie ou un nouveau logiciel, ne catégorisez pas ces heures en interne comme « non productives », mais qualifiez-les d’« importantes sur le plan stratégique ».
Jeroen conclut : « On peut considérer la technologie comme une menace ou comme une opportunité. Les nouvelles technologies engendrent de nouveaux services de conseil et des modèles d’entreprise entièrement inédits. Mais ne vous y trompez pas ! Bien qu’utiles, les outils numériques n’ont pas vocation à remplacer la sagesse de l’expert-comptable, qui reste la pierre angulaire du conseil ».
Exploitez pleinement le potentiel en ligne de votre cabinet comptable — Anoushka El-Dwaik, Bram Vermeulen et Ben Vandebergh
La concurrence autour de la marque employeur fait rage sur les réseaux sociaux. Les petits bureaux peinent à se faire remarquer. Cette session a également révélé que bon nombre d’entre eux n’ont pas encore de présence en ligne.
C’est évidemment la première démarche à effectuer. Voici 3 conseils d’experts :
- Utilisez les réseaux sociaux pour donner un aperçu des coulisses et mettre en valeur la culture de votre entreprise. Publiez des photos et des vidéos d’activités d’équipe, de célébrations ou d’employés travaillant de concert. Cela permettra à vos employés potentiels de se faire une idée de l’ambiance de travail qui règne au sein de votre entreprise et d’être séduits par cette dernière.
- Encouragez vos employés actuels à partager des messages positifs et des recommandations sur votre cabinet d’expertise comptable sur les réseaux sociaux. Cela permet d’attirer des candidats potentiels et de démontrer que l’environnement de travail est positif.
- Partagez vos offres d’emploi sur les réseaux sociaux. Publiez des mises à jour régulières et faites en sorte que les personnes intéressées puissent facilement postuler.
Vers des données cohérentes – Charlotte Pille
Charlotte Pille, associée chez VGD, partage ses conclusions et son expérience suite au processus de numérisation au sein du groupe VGD.
« Pour nous, le processus a effectivement duré un certain temps », admet Charlotte. « Nous avons testé plusieurs logiciels de comptabilité avant d’opter pour ExactOnline. Mais cela ne s’est pas arrêté là. Nous avions également besoin d’un outil de clôture. Nous avons donc rapidement pris contact avec les deux fondateurs de Silverfin qui, à l’époque, venaient encore présenter eux-mêmes leur solution. Par la suite, nous avons introduit Comax, Fintrax et bien d’autres. »
Quels ont été les « enseignements acquis » ?
« Il est important de prendre des risques et de repenser l’ensemble du flux de travail lors de l’introduction d’un nouveau logiciel au sein d’une entreprise. En effet, il est rare que l’intégration d’un nouvel outil dans un processus de travail existant soit de tout repos. »
« Il convient également d’impliquer votre équipe dès le début. Au sein de VGD, nous avons travaillé avec une équipe de projet composée d’utilisateurs clés, après quoi la nouvelle méthode de travail a été naturellement adoptée par le reste de l’organisation. »
« Les clients ont ensuite suivi. Ma recommandation ? Soyez cohérent dans votre choix tout en soulignant les avantages. Le passage au tout numérique ne permettra pas de réaliser des économies, mais il offrira un bien meilleur service pour le même coût. »
Éliminez les frictions. La méthode Silverfin, actuelle et future — Robrecht De Wolf et Ken Bastiaensen
À quoi les clients de Silverfin peuvent-ils s’attendre dans un avenir proche ? Éléments de réponse dans cet entretien avec Ken Bastiaensen, Co-fondateur de Boltzmann (racheté par Silverfin en 2021) et Robrecht De Wolf, Comptable, Associé chez Bookkeepers et ancien Chef Produit chez Silverfin.
Nous commençons par une rétrospective. Depuis la dernière édition du congrès Fast Forward, de nombreuses améliorations ont été réalisées, permettant ainsi à Silverfin de gagner en convivialité.
« Il n’est plus nécessaire d’ouvrir un autre écran pour effectuer des ajustements. Le passage du pointeur sur l’objet déclenche automatiquement l’action. Afin de fournir une ligne continue de données connectées, la comptabilité connectée reliera les modèles entre le dossier de travail, les états financiers et la fiscalité des entreprises. Par ailleurs, l’assistant Silverfin, une ancienne technologie de Boltzmann, a également été intégré au produit », précise Ken.
Que prévoit la suite de la feuille de route ? « Nous continuerons à développer de nouvelles fonctionnalités dans un avenir proche, sur la base des retours d’information que nous recevons. Nous prévoyons une nouvelle version pour les comptes annuels, la fiscalité des entreprises, les entreprises individuelles et les documents professionnels. »
Quelles seront les nouveautés ? « Nous continuerons à développer des intégrations, comme c’est en cours avec Horus. Il y aura également un outil de migration pour les fusions et acquisitions, qui a d’ailleurs reçu un accueil très favorable de la part des bêta-testeurs. Nous lancerons aussi prochainement un module d’archivage et le logiciel de déclaration fiscale des personnes physiques de Fintrax sera davantage intégré ».
Il est évident qu’à l’avenir, l’accent sera mis sur l’IA, complétée par des améliorations constantes de l’interface utilisateur. De quoi attiser un peu plus notre curiosité !
La fin du conseil et la montée en puissance du dialogue — Tim Vandecasteele
Quel sera le rôle des comptables dans ce monde en constante évolution ? Tim Vandecasteele, Co-fondateur de Silverfin, nous fait part de ses 3 grandes réflexions sur l’avenir.
Cabinet de conseil ou de conformité
Le conseil, toujours un sujet d’actualité. Mais surtout, un choix conscient à faire pour votre bureau.
Cette répartition peut également se faire par équipe. L’équipe chargée de la conformité n’a pas à travailler activement à l’instauration d’une relation de confiance avec le client. Toutefois, en faisant ce choix consciemment, votre entreprise sera beaucoup plus efficace que celles qui ne tranchent pas clairement entre les services de conformité et les services de conseil.
La confiance dans les décisions importantes
Mon client me fait-il confiance pour le conseiller sur des choix « critiques » ? Une enquête récente a révélé que 67 % des chefs d’entreprise pensaient que leur comptable n’était pas qualifié pour leur donner des conseils sur la gestion de leur entreprise, principalement parce qu’il n’a pas de connaissances spécialisées dans ce domaine.
Vous êtes un cabinet de conseil qui se positionne avant tout comme un partenaire pour ses clients ? Dans ce cas, une base de confiance est nécessaire avant que le client ne s’adresse à vous pour des décisions importantes. Le travail de conformité est davantage transactionnel et, en tant que comptable, vous êtes surtout perçu comme un instrument.
Des conseils réactifs plutôt que proactifs
Les conseils proactifs ont également fait couler beaucoup d’encre. « Mais pour donner des conseils, il faut que le client veuille aussi en recevoir. » Une enquête récente a interrogé 1 700 PME de six pays sur leurs sources en matière de conseil.
La majorité commencent leurs recherches sur Internet, mais n’ont pas accès à un conseiller pour les questions plus importantes. Il y a donc une énorme demande sur le marché. Cependant, les conseils les plus utiles restent ceux que l’on sollicite.
Gardez à l’esprit qu’il existe une distinction entre deux catégories d’entrepreneurs :
Les entrepreneurs « autonomes » prennent principalement leurs propres décisions et ne cherchent pas activement à obtenir des conseils. Ils ne consultent que lors d’étapes importantes, telles qu’une dissolution, une acquisition ou un changement de législation.
Les « validateurs », quant à eux, sont des clients qui recherchent avant tout la validation. Ils se permettent donc de vous demander votre avis sur d’autres aspects, tels que le marketing.
Exploration de l’éthique, des risques et des opportunités de l’IA dans le monde de la comptabilité connectée — Matthieu Desloovere & Lode Lauwaert
Le caractère éthique de l’IA et ses controverses. C’est le point de départ du postulat évoqué aujourd’hui. Mais plus précisément, quels sont les problèmes moraux posés par l’IA ? S’agit-il simplement d’éviter les préjugés et de respecter la vie privée ? Ou bien la question du changement climatique n’est-elle pas non plus sans rapport avec l’IA ? L’intelligence artificielle modifie rapidement tous les secteurs d’activité. Il en va de même pour la comptabilité. Elle offre de nombreuses possibilités d’accroître l’efficacité de notre travail et d’identifier rapidement les erreurs.
Mais quels sont les risques associés à cette technologie ? Matthieu Desloovere et le professeur Lode Lauwaert se penchent sur la manière dont l’IA pourrait affecter l’avenir de notre industrie.
Une automatisation accrue
L’IA a la capacité d’accroître la précision et l’efficacité des procédures comptables, en réduisant les erreurs et en libérant un temps précieux. Simultanément, la comptabilité connectée alimentée par l’IA offre de nouvelles possibilités, notamment l’analyse en temps réel, la modélisation prédictive et les perspectives stratégiques.
L’utilisation de l’IA dans la comptabilité suscitera de nombreuses inquiétudes concernant la protection de la vie privée, la sécurité des données et le remplacement éventuel de la main-d’œuvre humaine.
Comment prendre position ?
Prenons le cas d’un comptable X qui n’utilise pas l’IA et remarque donc moins d’irrégularités. Ses compétences s’en trouvent-elles diminuées ? Supposons qu’une application fiscale particulière soit moins efficace en raison de l’aversion d’un comptable pour l’utilisation de l’IA. Que se passe-t-il si les clients s’opposent à l’utilisation de leurs données pour l’IA ? Comment l’IA sera-t-elle traitée par les autorités fiscales ? Un comptable peut-il être tenu responsable des erreurs qui n’ont pas été détectées automatiquement ?
Est-ce à l’ITAA de prendre position ou d’engager la discussion sur ce sujet ?
Des questions légitimes auxquelles il n’existe pas de réponse univoque aujourd’hui. Penser et réfléchir à ces questions éthiques et à leurs implications possibles est déjà un bon début, car certains pensent que la technologie intelligente crée un tout nouveau problème moral : en cas d’erreur, il ne serait pas possible de demander des comptes à qui que ce soit.
Adoptez la technologie de la même manière que nous avons adopté Spotify
Les experts sont unanimes : mettez la technologie au service de votre comptabilité ! Expérimentez ChatGPT. Discutez de vos impressions avec vos collègues, vos fournisseurs et vos clients. Profitez des avantages de l’IA, comme nous profitons de nos listes de musique personnalisées sur Spotify. Qui peut encore s’en passer ? Ou bien avez-vous encore un parti pris, un préjugé sur l’utilisation de l’IA ? Ce n’est pas grave : les préjugés sont courants et nous en avons tous. Il ne tient qu’à nous d’être curieux et de rester dans le coup.
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Source: Accountancy Vandaag. Ceci est une traduction de l’article néerlandais de Accountancy Vandaag.