Après l’introduction et les bonnes pratiques à suivre, nous nous intéressons aujourd’hui à tous les thèmes et tendances propres au secteur.
Le congrès Fast forward ’23, a de nouveau rencontré un grand succès cette année, avec plus de 800 participants. Vous n’étiez pas présent ? Vous y étiez ? Alors, vous avez pu vous aussi profiter des nombreuses interventions. Après l’introduction et les bonnes pratiques à suivre, nous nous intéressons aujourd’hui à tous les thèmes et tendances propres au secteur.
Nous reviendrons sur le programme FastForward une dernière fois au cours de la semaine prochaine et vous présenterons un résumé de l’ensemble des sujets liés à la transformation numérique, ainsi que les thèmes et tendances propres à votre secteur d’activité.
- Transformation numérique, un regard rétrospectif sur Fast Forward 2023 (4/4)
Et si vous profitiez d’abord de l’aftermovie ?
Table ronde : les principaux défis, solutions et perspectives d’avenir du secteur comptable.
Les participants :
- Philip Lodewyckx – BDO
- Grégory Jemine – Professeur assistant à l’Université de Liège
- Marcel Spoelstra – SAS Spoelstra Accountancy Services
- Emmanuel Braeckmans – AGEFI
- Peter Verschelden – Moore Finance & Tax
- Joris Van Der Gucht, co-fondateur de Silverfin
- Tim Vandecasteele, co-fondateur de Silverfin
Après la pause du dîner, l’après-midi a débuté par une table ronde au cours de laquelle cinq comptables ont abordé les principaux défis du secteur avec les deux fondateurs de Silverfin.
La tarification intelligente
« Je pense que nous sous-estimons la valeur de la conformité », déclare Joris Van Der Gucht (Silverfin). « C’est la meilleure assurance qu’un entrepreneur puisse trouver, mais nous ressentons toujours le besoin d’en offrir plus. ».
« C’est vrai et nous le faisons à un prix bien trop bas », souligne l’expert-comptable néerlandais Marcel Spoelstra. « Les prix ne sont plus adaptés à l’offre d’aujourd’hui. Nous proposons à nos clients trois formules : Bronze, Argent et Or. Ils choisissent ensuite celle qui leur convient le mieux et qui inclut un certain nombre de services convenus à l’avance. »
La guerre des talents
« Nous ne sommes pas à court de personnel », affirme Marcel, « Nos collaborateurs ne doivent pas faire état de leurs heures de travail. C’est un grand soulagement en comparaison avec les grands bureaux où presque chaque heure doit être facturée. Mais si vous ne vous sentez pas à l’aise avec nous dans les trois jours, il faudra quitter le navire. »
Peter Verschelden (Moore) ajoute : « En Belgique, il y a autant de personnes qui arrivent que de personnes qui partent. Il n’y a donc pas assez d’effectifs. C’est pourquoi nous devons rendre la profession plus attrayante pour les jeunes de 16 et 17 ans. Si ces derniers considèrent à nouveau le métier de comptable comme un choix de carrière intéressant, nous pourrons remédier à la pénurie de talents. »
Emmanuel Braeckmans (AGEFI) : « Il est vrai qu’il n’est pas toujours facile de trouver des personnes qui ne sont pas seulement motivées par l’argent, mais qui ont vraiment à cœur d’aider les entrepreneurs. C’est pourquoi nous travaillons aussi régulièrement avec des étudiants et des stagiaires, qui constatent ensuite que la réalité de la pratique n’est pas toujours conforme à ce qu’ils ont appris en formation. »
La gestion du changement
Philip Lodewyckx (BDO) : « Nous laissons nos employés établir leur propre agenda et leur propre emploi du temps. De nombreux autres projets sont mis en œuvre pour faciliter l’intégration au sein de la famille BDO. D’autre part, les clients ont tendance à oublier que la baisse du nombre d’heures implique des coûts informatiques considérables et une automatisation accrue pour rendre l’entreprise plus efficace. Se tenir à jour des évolutions du marché nous coûte littéralement des millions. »
Grégory Jemine — Professeur assistant à l’Université de Liège : « Le bien-être sur le lieu de travail fait actuellement l’objet d’une grande attention. Faire en sorte que les employés soient épanouis est un défi de taille, dans la mesure où la génération actuelle change d’emploi beaucoup plus rapidement lorsque l’occasion se présente. Ainsi, motiver des personnes dotées de bonnes compétences et de grandes ambitions est un investissement judicieux à ne pas minimiser. Et en particulier, la flexibilité dans les méthodes de travail est un atout majeur. »
« Si vous souhaitez améliorer le bien-être de vos collaborateurs, vous allez en effet devoir investir », confirme Tim Vandecasteele, cofondateur de Silverfin. « C’est là qu’il est essentiel d’avoir une communication appropriée. L’adhésion des personnes censées apporter le changement est nécessaire dès le départ. »
Baromètre des prix en direct, par Glenn Vandamme et Sven Cornelis
En présence de quelque 179 comptables participants, Glenn et Sven de Finplex ont posé la question suivante au public : « Combien facturez-vous une heure de conseil fiscal ? »
Si nous posons la question à chatGPT, la réponse est : 150-300 euros de l’heure. Mais cela est-il conforme à la réalité d’aujourd’hui ? Nous comparons les réponses dans la salle en nous basant sur les questions-réponses suivantes.
« Combien facturez-vous chaque heure de conseil fiscal, dispensé par un employé (et non par le dirigeant de l’entreprise) ? »
En 2022, le tarif moyen s’élevait à 95 euros de l’heure. Aujourd’hui, en 2023, ce montant semble avoir augmenté pour atteindre une moyenne de 109 €/heure.
« Quel est le coût de la rédaction d’un bail ? »
Un avocat facturera 1200 euros pour un tel contrat, mais les comptables présents dans la salle ? Une moyenne de 270 euros.
« Combien demandez-vous pour la révision des statuts, à l’exclusion des frais de notaire ? »
Le sondage indique une moyenne d’environ 600 euros.
« Quel est le coût mensuel d’une société de gestion ? »
En moyenne 325 euros par mois, soit 3 900 euros par an. Fait marquant ? L’un des participants ne facture que 100 euros par mois pour une société de gestion.
Glenn conclut : « Pourquoi est-ce aussi important que nous osions augmenter nos prix ? Le rôle du comptable va continuer à changer avec la généralisation de l’IA et de ChatGPT. Nous nous attendons à un “Big Bang” dans le secteur, parallèlement à la facturation et à la déclaration électroniques. Cela se traduira par un véritable clash entre la technologie et la réglementation, qui obligera tout le monde à s’adapter à cette nouvelle façon de travailler. Il n’est plus question de se voiler la face. »
Perspectives économiques face aux récents bouleversements
« L’économie belge a plutôt bien absorbé les bouleversements », déclare Charlotte de Montpellier, Senior Economist chez ING Economic Research, au cours de son intervention. Avec le virus Covid-19, la guerre en Ukraine et la hausse des prix de l’énergie, on peut dire que nous avons vécu une période mouvementée. Que peut-on attendre de l’avenir aujourd’hui ? Quelques constats.
L’économie belge a globalement bien résisté aux différentes crises
Si l’on examine l’évolution du PIB des pays européens, on constate que le contrecoup de la crise Covid a été digéré et que la croissance économique de la Belgique est déjà revenue à 3,3 % au-dessus des niveaux antérieurs à la pandémie de COVID-19. C’est mieux que la moyenne de l’UE et bien mieux que, par exemple, l’Allemagne (-0,5 %).
La confiance des entreprises (indice PMI) a fortement rebondi ces derniers mois, en partie grâce à la nouvelle baisse des prix de l’énergie et au « retour à la normale » de l’économie chinoise après les restrictions imposées par la crise sanitaire. En Belgique, nous constatons que la confiance des consommateurs — qui donne un bon aperçu des perspectives futures — est revenue à des niveaux satisfaisants. Les ménages dépensent comme avant, les familles partent à nouveau en voyage.
Nous pouvons donc être relativement optimistes par rapport à l’été dernier. Les ménages belges disposent d’un meilleur pouvoir d’achat que dans d’autres pays où l’indexation automatique des salaires n’est pas d’application, et les entreprises sont également plus confiantes après la récente baisse des prix de l’énergie.
Des signes de redressement malgré les difficultés
Nous observons un retour à la normale des dépôts de bilan à la suite de la pandémie. La NBB estime que les marges des entreprises ne sont pas soumises à une trop forte pression, bien que l’inflation menace un cycle de hausse des prix.
Nous ne nous attendons pas à une forte croissance au cours des prochains semestres et en examinons les différentes causes et principaux indicateurs
Les principaux facteurs régissant la croissance économique comprennent notamment le contexte économique mondial (en particulier les États-Unis et la Chine), les prix de l’énergie, les taux d’intérêt (impact principal) et les politiques économiques des gouvernements locaux (réduction des déficits publics).
Économie mondiale : un ralentissement est plus probable
L’économie américaine ralentit et pourrait entrer en récession en raison de la hausse rapide des taux d’intérêt (+5%) entraînant une baisse des prix de l’immobilier. Cette situation crée également une pression sur les banques, ce qui devrait se traduire par la faillite ou la récupération forcée des banques locales. L’accès au crédit pour les ménages et les entreprises s’en trouve ainsi limité.
En Chine, tout est à nouveau ouvert après les restrictions imposées par le Covid-19, mais les ménages chinois n’ont pas été soutenus comme cela a été le cas dans le monde occidental. Nous nous attendons à un redressement, mais pas à une croissance comme avant la crise sanitaire.
Prix de l’énergie : maintien ou nouvelle baisse
Après une forte hausse, les prix de l’énergie se stabilisent. Dans l’UE, entre-temps, la consommation de gaz diminue et les réserves continuent de se remplir en permanence. Cependant, les prix de l’énergie sont et resteront pour l’instant plus élevés qu’aux États-Unis, mettant ainsi nos entreprises à mal par rapport à la concurrence mondiale.
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Source: Accountancy Vandaag. Ceci est une traduction de l’article néerlandais de Accountancy Vandaag.